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S01#01 | Luc Vandensteene, Monsters On Wheels

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Pour ce premier épisode, nous recevons Luc Vandensteene. Ce passionné de graphisme et de skate nous raconte comment à 40 ans passés, il s’est remis au skate et a monté Monsters On Wheels : deux Skatepark à Mons.

Grâce à son initiative, il a permis à de nombreux jeunes de pratiquer leur sport favori dans de meilleures conditions. Leur permettant aussi d’apprendre à mieux vivre ensemble.

Bref un projet original qui a mis du temps à émerger, mais qui maintenant va au-delà de ses espérances puisque d’autres villes l’appellent. De plus, ce projet met clairement en lumière le terreau formidable que sont les Skatepark pour l’éducation permanente de notre jeunesse. Mais pas que, c’est ce que nous allons découvrir dans cet article.

Luc Vandensteene, Monsters On Wheels
Luc Vandensteene – Monsters On Wheels

La genèse, bien avant Monsters On Wheels

C’est à l’hiver 1985 que le meilleur ami de Luc l’attend chez lui descendant la pente de son jardin avec une vieille planche de skate des années 1970 à laquelle il a enlevé roues et axes. Les sensations sont là. Luc adhère ! Les deux adolescents – ils ont 15 ans à cette époque – s’éclatent au sens propre comme au figuré…

Evolution

L’année suivante, son meilleur ami revient des États-Unis avec deux choses. La première, une planche de skate pour Luc, une « Sims » pour les connaisseurs. La deuxième, un album des « Beastie Boys ». Et là c’est la folie ! Des heures et des heures à travailler toutes les figures possibles et imaginables dans leur village de Wasmes. Les deux amis ne se déplacent plus qu’en skate parcourant parfois jusqu’à 20 km par jour. Mais le skate, c’est aussi des chutes, des chutes et encore des chutes ! Mais tomber, c’est aussi apprendre à se relever. C’est sans doute l’acharnement mis dans ce sport qui forgera le caractère de Luc. Persévérer !

Naissance d’une vocation

Luc nous confiera en off, malheureusement, que sa passion pour le graphisme est née de la culture skate. Il aura tout de suite le coup de foudre pour le design que l’on retrouve sur ou plutôt sous les skateboards. Il en fera d’ailleurs son métier ! En effet, Luc a fondé une agence de communication qui s’appelle Ex Nihilo. Il en est d’ailleurs le directeur artistique depuis maintenant 28 ans ! Nous vous invitons à aller voir ce qu’il fait parce que très sérieusement, c’est du très bon boulot !

Renaissance d’un « skateur »

C’est encore Romain, le meilleur ami de Luc qui le relance en 2010 en lui confiant qu’il voudrait se remettre au « skate ». Luc est plus que chaud, mais à une condition. Il veut un skatepark. Parce que déjà que de se remettre au skate à 40 ans c’est bizarre, mais alors arpenter les rues comme des ados, c’est plus trop sa vision de la chose.

De plus, Luc et Romain ont toujours rêvé de faire du skateboard dans des sites du style piscines désaffectées. Va donc pour le Skatepark ! Certains disent qu’il n’y a pas de hasard. Peut-être est-ce juste une question d’attention lorsque l’on est passionné par un projet. Peu importe ! Toujours est-il qu’en allant acheter du matériel dans un magasin de skate, Luc tombe sur une pétition menée par des jeunes pour avoir un Skatepark à Mons. Quelle coïncidence ?

Un coup de main plus que bienvenu

Ni une ni deux, Luc entreprend de sonder ces jeunes quant à la façon dont se déroulent les choses. Et pour eux, ça n’avance pas très vite. Même avec les mille signatures déjà récoltées, ils ne se sentent pas entendus par la Ville.

C’est donc en sa qualité d’entrepreneur que Luc prendra les choses en main. Jouissant d’un statut plus visible de la ville de par son agence qui s’est forgée une belle réputation dans la région, Luc proposera son aide à ces jeunes. Très vite ils récolteront plus de 5000 signatures.

De plus, la ville avait déjà planché sur le sujet. Devaient-ils investir ou non, car effectivement, un Skate Parc c’est un investissement. C’est de l’art urbain dont certaines structures sont moulées à la main dans le béton. Et en fait, un skatepark, ils en avaient déjà fait un, mais dans un hangar à côté d’une cité. Ce qui était impossible pour les riverains à cause du bruit. Bref, la ville avait eu une mauvaise expérience, car ce skatepark avait très vite été fermé.

C’est pourquoi la première mission de Luc consista à trouver l’endroit idéal pour placer ce skatepark. La ville proposait deux endroits, mais Luc avait déjà sa petite idée. Un espèce de « no man’s land » situé près de la piscine et d’un grand parking. De plus, il ne voulait pas que l’on abatte de beaux arbres centenaires dans le parc du Vauxhall, endroit proposé par la ville initialement.

La ville a très vite lancé une procédure d’achat du terrain repéré, mais après, tout a été plus lent et ce projet, au total à mis quasi dix ans à émerger.

Monsters On Wheels
Monsters On Wheels

Tenir bon

Le club de foot de Mons… le fameux club de foot avait besoin d’argent et c’est donc, entre autres, le budget du Skatepark qui y est passé. C’est aussi à ce moment que Luc a failli jeter l’éponge. Mais c’était trop dommage de s’arrêter à mi-chemin et il a donc décidé de jouer le tout pour le tout en allant taper du poing sur la table.

Il y a plein de jeunes qui font du skate dans la rue. Ça abîme le mobilier urbain et ça crée d’autres nuisances. De plus, il y a des risques de conflits entre les adeptes du skate et ceux qui voient ce sport comme une activité de petits voyous. Même si cette fracture est moindre aujourd’hui qu’à l’époque.

C’est donc fort de ces arguments que Luc demandera de leur mettre à disposition un hangar inoccupé que la ville avait acquis pour Mons 2015. Et c’est là que tout a commencé, car la réponse fût rapide et, surtout, favorable. À la condition de créer une ASBL et c’est là que « Monsters on wheels » est née. Petit jeu de mots entre petits monstres qui viennent de Mons…

L’installation de Monsters On Wheels

Avec les jeunes et les moins jeunes, tout le monde s’est retroussé les manches. Il fallait nettoyer le hangar, le vider, etc. Bref plusieurs jours de travail et puis, petit à petit, ils amené du matériel pour s’adonner enfin à leur activité favorite : un petit tremplin, un ledge et même une rampe de slide. Ce travail a duré plus d’un an. Très vite ils ont drainé jusqu’à 80 personnes.

C’est en avril 2019 qu’ils auront finalement pu ouvrir le skatepark en béton initialement prévu. Et là, ça a été un succès incroyable. Il y a régulièrement 300 personnes sur le site.

Aujourd’hui les deux Skatepark sont complémentaires. Quand il pleut, hop, direction le hangar et quand le soleil brille tout le monde se retrouve à l’extérieur pour profiter de son activité favorite.

Skate Parc Mons
Skatepark Mons

Le positif dans tout ça

Tous les dimanches, des parents viennent avec leurs enfants pour s’adonner au skateboard. Parfois, ils découvrent et s’y mettent ensemble, parfois c’est la transmission d’une passion oubliée ou encore un partage générationnel improbable il y a quelques années de cela.

Un autre élément c’est aussi une véritable mixité sociale. En effet, des personnes de tous âges et de toutes origines se partagent les lieux, et ce, entre skateboard, BMX et trottinettes.

Et puis, c’est aussi un formidable outil d’éducation permanente. Ne fut-ce qu’en apprenant aux jeunes à prendre soin de leur environnement et des autres. Les plus expérimentés prennent soin des novices, par exemple…

« Monsters on Wheels » soutient également « the skate room« , qui collecte des fonds grâce à des collaborations artistiques, et ce, afin d’apporter un peu de bonheur aux enfants vivant dans les pays en guerre. Ces projets soutiennent également l’éducation, car il y a souvent un projet d’école qui y est associé. Avec en prime l’intégration des filles en milieu scolaire et aussi dans le monde du skate.

Qu’est-ce que ça t’apporte ?

Luc nous confiera ce qui suit en guise de réponse. De la joie… tout simplement de la joie et un grand bonheur de voir tous ces gens s’amuser, alors qu’au départ, c’était un projet un peu « égoïste ». Je voulais mon skatepark. Mais maintenant que je vois tout ce qui se passe autour de ça. Je ressens un grand bonheur et ce qui est fabuleux, c’est que ce bonheur, il se partage !

Une leçon à retire de tout ça ?

Mettre une énergie plus forte et arrêter d’attendre que l’on vienne vers moi. Être plus « agressif » pour aller chercher les choses. J’aurais tellement voulu que ça aille plus vite. Surtout maintenant que je vois la progression des jeunes sur 1 an. Qu’est-ce qu’on a perdu comme temps… Mais bon, c’est ça aussi l’expérience et maintenant, on est capable d’aller beaucoup plus vite !

Conclusion

Une belle preuve que persévérance, passion, partage et investissement personnel amènent du positif pour la collectivité comme à soi-même. Pour en savoir plus sur les projets en constructions allez écouter le Podcast consacré à Luc parce que pour lui, ce n’est qu’un début !

Bravo, Luc, pour ce beau projet ! Avec l’équipe de RSPCT on te souhaite de voir éclore encore de nombreux skatepark à travers nos villes.

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