Aller au contenu
Accueil > Blog > Jeanne Lanvin, un parcours d’exception

Jeanne Lanvin, un parcours d’exception

  • par
Jeanne Lanvin Créatrice

L’étonnante histoire de la Maison Lanvin

Tout le monde connaît la Maison Lanvin, la plus ancienne maison de haute-couture française encore en activité, mais qui connaît l’histoire de sa créatrice, Jeanne Lanvin? Celle-ci a fondé son entreprise en 1889, à Paris. Peu à peu, son modeste atelier de modiste connaît le succès, et notamment à partir de la naissance de sa fille Marguerite, quand Jeanne Lanvin se spécialise dans la mode enfantine en créant une ligne de vêtements destinée aux petites filles. C’est le début d’une grande aventure qui influencera le monde de la mode, d’abord en France puis bien au-delà des frontières européennes.

Jeanne Lanvin, une enfance Parisienne

Jeanne Lanvin naît le 1er janvier 1867 dans le sixième arrondissement de Paris. Fille d’un employé de presse et d’une couturière, elle est l’aînée de onze enfants. La grande pauvreté dans laquelle vit cette famille nombreuse pousse la petite Jeanne à travailler dès l’âge de treize ans. D’abord employée dans une boutique à chapeaux, elle est ensuite embauchée comme apprentie chez la modiste « Boni ». C’est chez cette dernière qu’elle développera un rare talent pour la création en confectionnant des modèles inédits de chapeaux.

Cependant, Jeanne est ambitieuse et dotée d’un fort esprit d’entreprise. Après un court séjour à Barcelone, la jeune femme ouvre son premier atelier de modiste à Paris. Elle y vend ses propres collections aux Parisiennes de la haute-bourgeoisie. Elles y trouvaient un réponse à leur constante recherche d’élégance et de modernisme, caractéristiques de la Belle-Époque.

Elle ouvrira sa propre boutique de chapeaux en 1889, rue Boissy-d’Anglas. La jeune femme est alors indépendante financièrement, fait rare en cette fin de siècle. En concurrence directe avec la renommée Gabrielle « Coco » Channel, Jeanne Lanvin connaît un franc succès auprès de sa clientèle toujours plus nombreuse. À la même période, les premières féministes entament à peine leur long combat pour le droit des femmes. Mais l’histoire de Jeanne ne s’arrête pas là, bien au contraire. En effet, son aventure prend un tournant décisif en 1897, année de la naissance de sa file Marie-Blanche, surnommée Marguerite.

Jeanne Lanvin

Jeanne et Marguerite

Née le 31 août 1897, la petite Marguerite deviendra une véritable source d’inspiration pour sa mère. Celle-ci, qui jusqu’à présent n’avait confectionné que des chapeaux, se lance alors dans la création de robes pour habiller son enfant. Cette forte complicité qui unira la mère et la fille unique pendant de longues années servira de moteur à la créativité de Jeanne Lanvin, qui s’exprimera pleinement à travers la conception d’une garde-robe complète pour la petite Marguerite.

Les coupes sont travaillées, les tissus choisis avec soin, et les finitions dénotent d’un degré de raffinement encore jamais égalé dans les vêtements pour enfant. Marguerite jouera le jeu de bon cœur. Du berceau jusqu’à sa vie de jeune femme accomplie, elle ne porte que des tenues créées et cousues par sa mère. Arrivée à l’âge adulte, elle devient l’égérie de la marque Lanvin. Même le logo de la marque représente une mère et sa fille en symbole de l’amour maternel qui aura servi de source d’inspiration pour Jeanne.

En dépit de la profonde affection qu’elle entretient pour son enfant, Jeanne n’en reste pas moins une femme d’affaires. Elle constate le vif succès que rencontrent les tenues portées par Marguerite auprès de ses camarades et de leurs mères. Elle décide donc, en 1908, d’agrémenter sa boutique de chapeaux d’un département dédié aux costumes d’enfants. Le succès est immédiat. La consécration tombe un an plus tard, lorsque la boutique Lanvin devient adhérente de la Chambre Syndicale de Couture.

Jeanne fait ainsi sa première entrée officielle dans l’univers de la haute-couture française. Son style à la fois sobre et élégant devient rapidement sa marque de fabrique. Très sensible aux couleurs, elle favorise les tons bleus dont elle exploitera toutes les nuances. Pour trouver les teintes voulues, elle va jusqu’à installer sa propre teinturerie. Elle continue ensuite de développer sa boutique, en créant des collections de tenue pour les jeunes filles et les femmes. Sa ligne de vêtements mères et filles est une véritable réussite. Les femmes et leurs filles font désormais les boutiques ensemble, instaurant de nouvelles habitudes de consommation.

Une Maison éternelle

Désormais, rien n’arrête Jeanne. Son entrée dans le cercle très fermé de la couture parisienne lui ouvre des portes et débride sa créativité. Visionnaire et avant-gardiste, Jeanne propose des concepts toujours plus innovants qui contribueront à modeler la mode telle que nous la connaissons aujourd’hui. Robes de soirée, de mariage, tenues de sport, costumes de plage…

Le début du XXe siècle foisonne de nouveautés et d’évolutions sociales (début des villégiatures en mer et en montagnes, démocratisation des départs en vacances avec l’instauration des congés payés en 1936). Jeanne en profite pour concevoir une garde-robe propre à chaque activité. En véritable femme d’affaires, elle diversifie son activité. Ensuite, le début des années vingt voit l’apparition de sa première collection de mode pour les hommes.

En parallèle, Jeanne se lance dans la parfumerie. En 1927, à l’occasion des trente ans de Marguerite, elle créé la fragrance « Arpège ». Ce parfum s’imposera en France comme un modèle de l’élégance parisienne. Bien que très peu mondaine, Jeanne fréquente les grands artistes de son temps. Parmi eux, le célèbre architecte-décorateur Rateau, grâce à qui elle ouvrira un pavillon dédié à la décoration d’intérieur.

La Maison Lanvin se hisse ainsi progressivement au niveau des plus maisons de couture françaises les plus réputées. Elle ne tarde pas à se faire une place sur la scène internationale. Présente dès l’Exposition Universelle de 1915 à San Francisco, Jeanne ne cessera de présenter ses collections au monde jusqu’à son décès, le 6 juillet 1946.

« Madame », comme l’appelaient ses 1200 employés répartis dans des dizaines d’ateliers et de boutiques à travers le monde, s’éteint peu après la Seconde guerre mondiale. Jeanne aura traversé les époques phares de deux siècles, depuis la grande période industrielle jusqu’à la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Elle a indéniablement influencé la mode des Années folles et a accompagné les mutations sociétales de l’entre-deux guerres. Á la fois créatrice visionnaire, mère aimante et redoutable femme d’affaire, Jeanne Lanvin était incroyablement en avance sur son temps. Son courage, sa forte personnalité et sa détermination inspirent encore aujourd’hui tout le style Lanvin, un art de vivre à la française mêlant raffinement, chic et innovation.

Malgré la pauvreté et obligée de travailler des l’âge de treize ans, Jeanne Lanvin fit preuve d’une force de caractère et d’un esprit d’entreprise hors du commun. Grace à cela, elle renouvela le monde de la mode et y imposa le style unique de la maison qu’elle a fondée. Son énergie et son influence définissent encore le monde de la mode aujourd’hui. En conclusion, Jeanne Lanvin était une influactrice.

Notez cet article :

Sélectionnez le nombre d'étoile pour voter :
[Total: 4 Average: 5]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.